« Mégenrer » une personne, c’est le fait de ne pas reconnaître son identité de genre comme valide, et donc d’utiliser les mauvais pronoms en s’adressant directement ou indirectement à elle. Cela peut avoir des conséquences graves sur la santé mentale et physique des personnes touchées. 

Dans cet article, on va d’abord poser la définition complète du terme « mégenrer » en y incluant les exemples les plus courants. Ensuite, on examinera les causes de ce phénomène, ses conséquences, et les solutions pour y mettre fin. On verra aussi comment chacun·e de nous peut contribuer à créer un monde plus inclusif et respectueux des identités de genre. 

Que signifie le terme « mégenrer » ? Définition simple 

Tout d’abord, il est important de comprendre que « mégenrer » une personne, c’est lui attribuer un genre qui ne correspond pas à celui qu’elle s’est elle-même assigné. 

Cela peut se produire lorsque les gens supposent ou essaient de deviner le genre d’une personne en se basant sur son apparence physique, sa voix, son nom, etc. et se trompent.

Cela peut également se produire lorsque les gens refusent implicitement de respecter le genre que la personne a choisi pour elle-même, et lorsqu’ils utilisent des pronoms qui ne correspondent pas à son genre. Et ici, on appelle cela de la transphobie. Eh oui, le mégenrage volontaire est un comportement transphobe. Quoi qu’il en soit : dans ces 2 cas, on parle d’invalidation de leur genre

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Cela peut être particulièrement problématique pour les personnes transgenres, non binaires, agenres et autres personnes qui ne se sentent pas liées aux genres traditionnels. On t’explique pourquoi !

Bon à savoir : Il existe des cas classiques de mégenrage, qu’il faut éviter de faire à tout prix. Appeler « Madame » un homme transgenre, ou encore le désigner avec le pronom « elle ». Ou alors, appeler « Madame » ou « Monsieur » une personne non-binaire, et désigner cette personne avec les pronoms « il/elle » au lieu de « iel »

Mégenrer une personne  : les conséquences 

Mégenrer une personne est un comportement discriminatoire qui peut avoir des conséquences graves pour les personnes LGBT+. Ces conséquences peuvent être physiques, psychologiques ou sociales.

Conséquences psychologiques : tout d’abord, mégenrer quelqu’un peut lui causer des dommages psychologiques. Les personnes qui se sentent rejetées ou marginalisées en raison de leur genre peuvent souffrir de dépression, d’anxiété, de troubles de l’alimentation, de troubles de l’humeur et même de tentatives de suicide. Une étude de l’American Foundation for Suicide Prevention a révélé que la proportion de tentatives de suicide chez les personnes transgenres est 14 fois supérieure à celle de la population générale.

Conséquences sociales : ensuite, cela peut aussi causer des dommages sociaux. Les personnes qui sont mégenrées peuvent avoir du mal à trouver un emploi, à se loger, à obtenir des soins de santé de qualité ou à se faire des amis. Ces difficultés peuvent entraîner une exclusion sociale et une marginalisation accrue. En effet, signaler à quelqu’un qu’il, elle ou iel est en train de nous mégenrer est encore mal vu et incompris en 2023.

Bon à savoir : Aux Etats-Unis, il est possible de choisir de mettre « X » à la place de « Homme » ou « Femme » sur sa carte d’identité pour définir son genre. Une grande avancée en partie dû à l’équipe de Joe Biden. Malheureusement, il n’est pas encore encore possible de faire cela en France. 

Conséquences physiques : enfin, ce phénomène peut causer des dommages physiques. Mégenrer quelqu’un, c’est nier et invalider son identité de genre. Et c’est donc être contre l’inclusivité des personnes transgenres et non-binaires dans la société. Ainsi, ces personnes sont particulièrement exposées à la violence en raison de leur identité de genre. Selon une étude de l’Association nationale transgenre, 78% des personnes transgenres ont été victimes de violence physique ou verbale au cours de leur vie.

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Il est important de comprendre que ces personnes ont déjà eu à lutter contre des stéréotypes et des préjugés pour arriver à s’accepter telles qu’elles sont, et mégenrer une personne, c’est les renvoyer à ces difficultés. C’est les faire sentir comme si leur genre n’était pas valide.

Il est donc crucial de respecter les choix de genre de chacun et de s’informer sur les termes et les pronoms que les personnes préfèrent utiliser pour se décrire. Il est également important de s’engager à utiliser les termes et les pronoms corrects, même si cela peut prendre un peu de temps pour s’y habituer. Cela montre que tu respectes la personne et sa démarche d’affirmation de soi. Il est important de se rappeler que chacun est libre de s’identifier comme il/elle/iel le souhaite, et que cela ne doit pas être remis en question.

Bon à savoir : En 2017, le Canada a instauré une législation visant à défendre les droits des individus transgenres et non binaires. L’identité de genre et l’expression de genre ont été intégrées à la Loi Canadienne Relative aux Droits de la Personne. Cela signifie qu’il est désormais illégal de discriminer quelqu’un sur la base de ces critères, et in fine de mégenrer quiconque. 

Comment éviter de mégenrer une personne

Voici quelques étapes pour éviter de mégenrer les autres :

  • Apprendre à connaître les termes et les concepts liés à l’identité de genre. Il est important de comprendre les différents termes et concepts liés au genre, tels que l’identité de genre, l’expression de genre, la dysphorie de genre etc… Cela te permettra de mieux comprendre les choix de genre des autres.
  • Demander la préférence du pronom à la personne concernée. Si tu n’es pas sûr de quel pronom utiliser pour une personne, demande-lui plutôt que de le supposer. Cela montrera que tu respectes son identité de genre et que tu veux t’assurer de nommer cette personne de manière appropriée.
  • Sensibiliser les personnes non concernées. Il faut sensibiliser son entourage à l’importance du respect des choix des pronoms. Encourage les gens à utiliser des termes et des pronoms adaptés afin d’éviter de reproduire les stéréotypes de genre.
  • Signaler les comportements non respectueux. Si tu assistes ou es témoin de quelqu’un qui se fait mégenrer, il est important d’intervenir afin que cela ne se reproduise plus. Cela peut aider à protéger les victimes de la discrimination et à sensibiliser les gens à l’importance du respect des choix des pronoms.

Les erreurs courantes d’invalidation de genre (et comment les corriger)

Comme vu précédemment, mégenrer une personne peut être très dévalorisant et peut avoir des conséquences négatives sur son bien-être émotionnel. Il est donc crucial de se montrer respectueux·euse, et être conscient·e de ces erreurs courantes de mégenrage pour éviter de causer de la douleur inutilement.

Erreur n° 1 : utiliser un pronom basé sur l’apparence physique d’une personne ou son prénom. Il est en effet primordial d’utiliser les pronoms appropriés à l’identité de genre de chaque personne, même si cela nécessite un certain temps d’adaptation. Pour cela, rien de mieux que de demander les pronoms appropriés à la personne concernée.

Erreur n°2 : supposer que les personnes non-binaires n’ont pas de genre, ou que leur genre est incertain. Il est important de comprendre que les personnes non-binaires peuvent avoir un genre, même s’il n’est pas nécessairement lié aux catégories de genre traditionnelles « homme » ou de « femme ». Il faut donc respecter leur genre tel qu’ils, elles ou iels le définissent, plutôt que de les forcer à se conformer à des normes de genre binaires. 

Erreur n°3 : supposer que toutes les personnes transgenres sont en train de passer par une transition physique. La transition physique n’est pas une étape obligatoire pour toutes les personnes transgenres. Leur genre est valable, qu’ils, elles ou iels aient ou non recours à des traitements hormonaux (ou à une chirurgie).

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Erreur n° 4 : réduire les personnes LGBT+ à leur orientation ou à leur identité de genre. Les personnes LGBT+ sont des individus complexes avec des intérêts et des passions variés, et il est important de les considérer dans leur globalité plutôt que de les réduire à une seule facette de leur identité.

Erreur n° 5 : poser des questions trop personnelles ou indiscrètes sur l’identité de genre ou l’orientation sexuelle d’une personne. Très souvent, les personnes non concernées aiment poser des questions assez intrusives. Et cela peut avoir des conséquences négatives, étant donné qu’il y a des sujets à ne pas aborder avec les personnes qui ont changé de genre. Par exemple, leur demander leur deadname ou leur demander s’ils, elles ou iels ont effectué une opération. 

Comment soutenir les personnes qui ont été mégenrées

Mégenrer une personne LGBT+ peut être extrêmement douloureux et invalidant, il est donc important de soutenir les personnes qui ont été victimes de ce genre d’abus. Voici quelques idées pour les soutenir dans la vie de tous les jours. 

Tout d’abord, il est important d‘écouter attentivement lorsqu’une personne se dit avoir été mégenré. Il faut éviter à tout prix de minimiser leur douleur ou changer de sujet. À la place, il faut montrer que tu es vraiment présent et intéressé·e par ce qu’elles ont à dire.

Il est également important de croire les personnes lorsqu’elles disent qu’elles ont été mégenrées. Leur parole est la seule réalité qui compte et il est important de les soutenir et de les valider dans leur expérience.

Il faut aussi montrer ton soutien en utilisant les pronoms appropriés à l’identité de genre de cette personne, même si cela nécessite un certain temps d’adaptation .Enfin, il est important de soutenir les personnes mégenrées en les encourageant à trouver des ressources et du soutien supplémentaire, comme des groupes de soutien pour personnes LGBT+ ou des organisations qui s’occupent de ces questions. Il est également important de comprendre que la guérison peut prendre du temps et qu’il est important de continuer à être un soutien pour cette personne même après l’épisode de mégenrage.

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Ressources pour en savoir plus sur l’identité de genre 

Il est important de comprendre et de respecter l’identité de genre de toutes les personnes. Il existe de nombreuses ressources disponibles pour en savoir plus sur ce sujet et pour s’assurer que tu traites les personnes LGBT+ avec le respect et la considération qu’elles méritent.

Tout d’abord, il y a des organisations nationales qui se concentrent sur les questions de genre et d’orientation sexuelle. Par exemple, l’Association nationale pour les personnes transgenres (National Center for Transgender Equality) et la Société de lutte contre l’homophobie (Human Rights Campaign) offrent des informations et des ressources sur les questions liées à l’identité de genre et à l’orientation sexuelle.

Il y a également des groupes de soutien locaux pour les personnes LGBT+ qui peuvent offrir des informations et des ressources sur l’identité de genre. Par exemple, les centres communautaires LGBT+ locaux peuvent organiser des ateliers et des groupes de soutien pour les personnes qui cherchent à en savoir plus sur l’identité de genre.

Il existe également de nombreux livres et articles sur l’identité de genre qui peuvent t’aider à comprendre les expériences des personnes transgenres et non-binaires, ainsi que des blogs et des podcasts animés par des personnes transgenres et non-binaires qui peuvent t’offrir un aperçu de leurs vécus.

En ce qui concerne les livres qui abordent le sujet, on peut citer : 

  • « L’enfant qui ne voulait pas être un garçon » de Jo Clifford. Ce roman autobiographique raconte l’histoire de Jo Clifford qui a vécu une transition de genre à l’âge adulte, elle parle de ses expériences et des obstacles qu’elle a dû surmonter.
  • « Les règles de genre » de Kate Bornstein. Ce livre est une exploration politique des questions liées à l’identité de genre, qui inclut des réflexions sur la transition de genre, les relations et la sexualité.
  • « Les invisibles » de Susie Orbach. Ce livre examine les normes de genre qui sont imposées aux femmes et les conséquences négatives qu’elles peuvent avoir sur la santé mentale et physique des femmes. Il propose également des solutions pour briser ces normes.

Niveau documentaire, on peut citer : 

  • « The Mask You Live In » de Jennifer Siebel Newsom. Ce documentaire examine les normes de genre qui sont imposées aux garçons et aux hommes, et comment ces normes peuvent avoir des conséquences négatives sur leur santé mentale et émotionnelle.
  • « The Trans List » de Timothy Greenfield-Sanders. Ce documentaire suit l’histoire de plusieurs personnes transgenres et examine comment ils, elles ou iels ont vécu leur transition, et la façon dont ils, elles ou iels sont perçu·e·s dans la société.
  • « La révolution du genre » de National Geographic. Ce documentaire suit l’animatrice Katie Couric alors qu’elle explore les questions liées au genre. Elle rencontre des personnes transgenres et non binaires qui parlent de leur expérience.

Conclusion

Pour finir cet article, il est important de se rappeler que chaque personne est différente et que leur expérience de genre est unique. Il est donc important de rester ouvert·e d’esprit et de se rappeler que l’identité de genre n’est pas toujours noire ou blanche, il y a des nuances. Il est important de se rappeler de demander les pronoms de chacun·e avant de lancer une conversation.

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