Les lettres LBGT représentent les mots “Lesbienne Gay Bi et Trans”. Ce “T”, parfois oublié et souvent méconnu du grand public, regroupe pourtant tout une branche de la communauté. Aujourd’hui, le mot “trans” peut être considéré comme un terme parapluie, abritant plusieurs déclinaisons d’identités de genre.

Être une personne trans, c’est ne pas être en accord, de quelques manières que ce soit, avec le genre qui nous a été assigné à la naissance. Ce n’est pas toujours un désaccord total : on peut ne pas être à l’aise avec un des aspects de son genre sans pour autant le détester, ou ne pas s’y reconnaître complètement.
Les personnes trans représentent entre 0,3 et 1,6% de la population mondiale, selon les études réalisées via les suivis hospitaliers. Ces chiffres sont à prendre avec du recul puisque toute personne trans n’accède pas, ou ne souhaite pas un suivi hospitalier. Les personnes trans ont toujours existé, peu importe le lieu géographique ou l’époque.

Lexique de l’identité de genre

Genre/sexe assigné à la naissance : Dans la plupart des cultures occidentales, lors de notre naissance, un·e représentant·e du corps médical nous attribue un sexe en fonction de nos parties génitales, organes reproducteurs et chromosomes. En France, selon la société ce sexe ne peut être que Homme ou Femme. En fonction de ce sexe, notre entourage et la société vont adopter des comportements lui correspondant selon la norme sociale actuelle. Ces attentes et comportements vont former le genre qui se développe à partir du moment où l’enfant prend conscience de ces comportements extérieurs.

Genre : (identité de genre/expression de genre) Le genre est un concept social indépendant de la biologie et donc du sexe des individu·es. Il désigne l’ensemble des caractéristiques masculine ou féminine selon les codes culturels propres à chaque pays. Il faut dissocier l’identité de genre de l’expression de genre. L’identité de genre c’est ce que l’on ressent à l’intérieur de nous, qui l’on est, et l’expression de genre c’est ce que l’on montre aux autres. L’expression de genre peut passer par des choix vestimentaires, des expressions et comportements, du maquillage, et tout ce qui peut rapporter à une norme de genre suivant la société où l’on se trouve. Le genre peut aussi être expliqué sous forme d’un spectre (voir le schéma ci-dessous).

Non-binaire : Le terme non-binaire est un terme parapluie qui regroupe plusieurs identité de genres hors du schéma de binarité homme/femme. Une personne non-binaire est une personne qui ne se situe pas dans la binarité de genre homme/femme. Attention une personne non-binaire ne se situe pour autant pas forcément au centre du spectre du genre. Une personne non-binaire n’est pas forcément androgyne dans son expression de genre.

Personne intersexe : Une personne intersexe est une personne qui est née avec des caractères biologiques de détermination sexuelle qui ne correspondent pas totalement aux critères des sexes masculins ou féminins. En France, ces personnes sont majoritairement opérées dès la naissance pour que leurs caractères biologiques correspondent totalement à un sexe femme ou homme. Le consentement des parents n’est pas nécessaire pour cette opération qui est souvent fortement recommandée par l’autorité médicale. Elle est fréquemment mal vécue en grandissant par les personnes intersexes qui se sentent privées de leur identité, et qui souvent n’apprennent que très tard leur intersexuation.

Femme trans : (mtf) Une femme trans est une personne à qui on a attribué le sexe homme à la naissance mais qui a une identité de genre de femme.

Homme trans : (ftm) Un homme trans est une personne à qui on a attribué le sexe femme à la naissance mais qui a une identité de genre d’homme.

Transition : La transition peut être répartie en deux catégories : la transition sociale et médicale. La transition sociale est souvent la première à être effectuée et parfois la seule. C’est lorsque la personne trans binaire ou non-binaire décide de parler de son identité de genre aux personnes autour d’elle (elle réalise donc un coming out), qu’elle demande d’utiliser les pronoms et le prénom qui lui correspondent, et qu’elle décide de changer son expression de genre pour suivre son identité de genre. La transition médicale c’est lorsque la personne trans binaire ou non-binaire décide de réaliser un changement physique. Il peut être hormonal et/ou chirurgical. Cette étape n’est absolument pas obligatoire et doit pouvoir se faire en fonction de la demande de la personne. Toutes transition quelle qu’elle soit n’est pas obligatoire et doit être réalisée uniquement en accord avec la personne concernée.

Transphobie : (discrimination / oppression) C’est l’acte de haine envers les personnes et la communauté trans.

Orientation sexuelle / amoureuse / identité de genre : L’orientation sexuelle désigne l’attirance sexuelle que nous allons ressentir pour une personne et l’orientation amoureuse représente notre attirance romantique. Toutes ces notions sont différentes de l’identité de genre qui n’est pas une orientation mais une identité, et qui ne prend en compte que la personne elle-même.

Cisgenre : (cis) Une personne cisgenre est une personne dont l’identité de genre correspond au sexe qu’on lui a assigné à la naissance.

Coming Out : C’est le fait d’annoncer son orientation sexuelle et/ou son identité de genre à quelqu’un d’extérieur. Pour rappel le coming out n’est pas obligatoire, c’est la personne qui choisit de le faire ou non. Il est inadmissible, dangereux, et puni par la loi d’outer quelqu’un.

Troisième genre : C’est une catégorie administrative pour regrouper toutes les catégories de genre non traditionnel (donc homme/femme).

Agenre : Ce sont les personnes qui ne se reconnaissent dans aucune forme de genre social. Par exemple dans la culture occidentale patriarcale cisgenre hétéro normée, les genres reconnus sont binaires et constitués uniquement de l’homme et de la femme. Pourtant il existe une multiplicité de genres en plus de cette binarité, que la culture impose à l’individu·e. L’individu·e concerné·e se défini·e comme agenre puisqu’iel ne rentre dans aucun des genre présenté à sa connaissance et refuse tout concept social construit de genre. Iels souhaitent donc qu’on se réfèrent à elleux sans les genrer. Iels se situent en dehors du spectre du genre.

Genderfluid : C’est une personne dont l’identité de genre est fluide. C’est-à-dire qu’elle peut évoluer, selon les périodes, les phases de vie, et d’autres choses. Les pronoms d’une personne genderfluid peuvent donc changer et il est important de respecter ce changement.

Genderqueer : Une personne genderqueer est une personne qui refuse les genres conçus par la société patriarcale et qui refuse d’être afiliée à un de ces genres. Être gender queer c’est aussi une revendication politique.

Tomboy : Terme qui a été utilisé pendant longtemps pour parler des personnes trans masculines, mais qui en réalité désigne les personnes assignées femme à la naissance avec une expression de genre masculine. C’est un terme anglais, qui se traduit par “garçon manqué”.

Deadname : C’est le prénom de naissance d’une personne trans, que la personne peut changer légalement pour mieux correspondre à son identité. Il est très dangereux et proscrit de révéler le deadname d’une personne trans.

Dysphorie : Le terme dysphorie de genre peut renvoyer au mal-être/ malaise qu’une personne trans peut ressentir vis à vis de la différence entre son corps physique et son identité de genre. À l’inverse on peut parler d’euphorie de genre. C’est un terme psychiatrisé à l’origine, qui tend à disparaître en accord avec la dépsychiatrisation des personnes trans.

Allié·e : Un·e allié·e est une personne qui ne fait pas partie de la communauté LGBTQ+ mais qui est informé·e et respectueux·se envers elle. Les personnes alliées sont très importantes dans l’avancé des droit LGBTQ+ car elles permettent de faire de l’apprentissage et de la sensibilisation de paires en paires, ce qui à toujours un impact conséquent dans la reconnaissance de l’existence et des problématiques LGBTQ+.

Passing : C’est une notion informelle qui peut être bonne ou mauvaise. C’est lorsque notre expression de genre est perçue de la manière dont on souhaite qu’elle soit comprise. Exemple, mon identité de genre est homme, j’ai une expression de genre masculine, et si les autres me désigne par des pronoms masculins sans que j’ai eu besoin de les renseigner c’est que mon passing est bon. A l’inverse, il serait mauvais.

Queer : Mot anglais qui veut dire bizarre ou étrange. C’est au départ une insulte contre la communauté LGBTQ+, mais depuis quelques temps, la communauté s’est réappropriée le terme pour en faire une revendication politique. Le mot queer désigne toutes les personnes ne répondant pas à la norme cisgenre hétéro patriarcale, que ce soit par leurs convictions ou par leurs identités et sexualités. Les groupes queer sont souvent des groupes millitants et politiques. C’est pourquoi le terme ne peut pas remplacer l’acronyme LGBTQ+ qui lui est sans affiliation politique.

La multiplicité des identités

À ne pas confondre

Attention à ne pas mélanger les termes transgenre, transexuel·les, et travesti·es, ils n’ont pas du tout les mêmes significations :

  • La transexualité est un terme scientifique désuet, qui a été utilisé pour ramener les personnes transgenres à une maladie mentale, et à un problème psychiatrique.
  • Le terme transexuel·le peut être aujourd’hui considéré comme une insulte, c’est un mot archaïque qui a été utilisé à l’origine par le corps médical qui avait une très mauvaise définition de la transidentité. Le terme transexuel·le est donc aujourd’hui associé à cette mauvaise définition que ne représente pas la communauté trans. Le terme est aussi souvent utilisé pour parler d’une personne trans opéré, ce qui est une erreur car il n’a rien à voir avec le fait d’être opéré·e ou non.
  • Une personne travestie est une personne qui s’habille avec des vêtements associés au genre binaire opposé au sien, sans pour autant que son identité de genre soit en raccord avec ses vêtements. Les personnes qui se travestissent le font dans des temps particuliers et souvent dans un souci de performance. Les dragqueen, les dragking sont une forme particulière de travestissement. C’est une culture à part entière avec des codes et des règles qui la régissent. Le monde du drag est souvent rapproché au monde de la prostitution, pourtant il n’en fait absolument pas partie. Les shows de drag n’ont pas pour vocation d’inciter à un acte sexuel payant, ce sont des performances artistiques.
  • La transidentité n’a rien à voir avec l’orientation sexuelle. On peut être transgenre et hétéro, homo, pan,… il ne faut pas confondre identité de genre avec l’orientation sexuelle et l’orientation amoureuse qui elles-mêmes ne sont pas toujours les mêmes.

Les bonnes pratiques pour être un·e super allié·e

  • Demander les pronoms, peu importe si la personne en face de toi te “paraît” cis ou trans.
  • Ne pas poser de questions sur la transition de la personne, sauf si elle t’y a invité.
  • Corriger les gens autour d’elle s’iels ne la genrent pas bien, sans pour autant prendre sa place.
  • Corriger les personnes qui la mégenre quand elle n’est pas là, surtout si le mégenrage est intentionnel et fait d’un un but de moquerie.
  • Comprendre qu’il y a certaines activités qui ne sont pas simples à réaliser pour des personnes trans, et donc poser la question à la personne concerné avant l’activité.
  • Se tromper n’est pas grave, il est plus grave de ne pas se corriger et de faire durer le moment.
  • Il ne faut pas donner son avis sur les choix de transition de la personne. Elle est seule maître de son corps, tu n’as pas à lui imposer ta vision.
  • Ne pas parler des parties génitales de la personne, tu n’aimerais pas qu’on te le fasse alors ne le fais pas non plus.
  • Respecter les pronoms que la personnes te demande d’utiliser, et ne pas faire de remarque à ce sujet. Il est souvent suffisamment difficile pour ces personnes de le demander, une remarque là dessus peut faire beaucoup de mal même si tu n’en avais pas l’intention.
  • Lors que le sujet de la transidentité arrive dans une conversation, assure toi bien que ce sont les personnes concerné·es qui expliquent et donnent leur version de la situation, et que les personnes cis ne prennent pas leur place.
  • Enfin, t’informer sur le sujet par toi même, c’est la chose la plus importante et la plus significative que tu puisses faire. Bravo d’ailleurs de consulter cet article, nous espérons qu’il t’apprendra à considérer une personne trans correctement 

Publications similaires