2023 n’a pas été une année comme les autres. On le sait, il y a eu énormément de mauvaises nouvelles. Mais il nous a semblé important que cette année n’invisibilise pas les personnes qui ont œuvré pour garder l’espoir que 2023 sera une année exceptionnelle et placée sous le signe de la tolérance et d’avancées sociales. Nous parlons notamment d’avancées pour la communauté LGBT+, que nous défendons tous les jours avec nos vêtements. Phèros présente donc 7 portraits de femmes lesbiennes qui ont fait avancer ou réfléchir le monde à leur manière en 2023 !

Pauline Peyraud-Magning

La gardienne n°1 de l’équipe de France de football féminine a présenté, au début de cette année scolaire, la femme avec qui elle partage sa vie. L’annonce a été faite sur Instagram, via la publication d’une photo, qui avait pour description un passage de la chanson “I am yours” d’Andy Grammer. Un coming out lesbien rempli d’amour et de joie, fait en toute simplicité comme pour montrer qu’il n’y a rien de compliqué ou de différent dans l’homosexualité. C’est la première footballeuse française en activité à dévoiler publiquement qu’elle est lesbienne. Megan Rapinoe a dû être heureuse de l’apprendre, elle qui clamait “Mais pour moi, être gay and fabulous pendant le Mois des fiertés et la Coupe du monde, c’est fort”.

Fatima Daas

Écrivaine lesbienne musulmane, Fatima Daas a sorti cette année un livre intitulé “La petite dernière”. C’est l’histoire d’une femme lesbienne et musulmane qui raconte à travers ses lignes, aussi un peu son histoire. Son livre a été hypermédiatisé car très polémique aux yeux de la société traditionnelle dans laquelle nous vivons encore. Elle a été invitée sur la plupart des médias de tous bords politiques. Ses propos sur ce que vivent les femmes musulmanes, ce qu’elles peuvent ressentir, le sentiment du péché et la vie autour, ne font pas l’unanimité. Comme elle le dit et le répète; Fatima Daas ne veut pas être la porte parole des jeunes de banlieue, et/ou issue de l’immigration. C’est son point de vue qu’elle donne et elle comprend qu’on puisse ne pas avoir le même. C’est une femme concernée que l’on invite et que l’on écoute, et aujourd’hui en France c’est appréciable.

Angèle

Chanteuse, autrice, compositrice, belge, engagée, féministe. La force d’Angèle, c’est le non événement qu’elle a souhaité mettre autour de sa sexualité. Elle chante des histoires d’amour, heureuses, déçues, avec des femmes imaginaires ou réelles. Sur son instagram, elle nous montre son quotidien avec la femme qui partage sa vie, Marie Papillon (sans oublier Bibi et Pepette, les vrai·es savent). Elle montre une autre façon de gérer l’idée du coming out. En effet, on nous représente souvent le fait d’annoncer son homosexualité comme quelque chose de presque cérémonial et obligatoire pour ne plus être dans le “mensonge” par rapport aux autres. Angèle nous offre une leçon que nous prenons volontiers, en prouvant que nous avons le droit de vivre nos vies sans rendre de compte à personne. Elle a laissé quelques petits messages qui ont éveillé la communauté LGBT+ et ses grand·es fans, notamment la publication sur son feed Instagram d’une photo avec l’un de nos stickers Allons-y gayment.

Adèle Haenel

Adèle Haenel a défrayé la chronique par son action de protestation lors de la cérémonie des Césars, en début d’année 2020. Lors de cette cérémonie, était nominé au titre de meilleur réalisateur Roman Polanski, accusé de plusieurs viols et agressions sexuelles. Lors de la nomination de Polanski, Adèle, suivie du casting de Portrait de la jeune fille en feu, quitte la salle en criant “La honte !”. Elle est devenue à ce moment là, une icône féministe admirée dans le monde entier. Elle est membre du Collectif 50/50 qui milite pour plus d’égalité dans le cinéma. C’est aussi la première actrice français de notre époque a sortir du silence et à accuser un réalisateur d’attouchements et harcèlement sexuel alors qu’elle était âgée de 12ans. Elle est connue pour ses films comme Portrait de la jeune fille en feu, bible lesbienne mais aussi pour La naissance des pieuvres réalisés tous 2 par l’incroyable Céline Sciamma (avec qui elle fut en couple à un moment). Féministe et lesbienne, Adèle Haenel est une des figures importantes de 2020 à retenir !

Céline Sciamma

Il est rare encore à notre époque d’avoir des films aussi doux et vrais lorsque le sujet est l’amour entre deux femmes. En effet, souvent réalisés à travers le prisme masculin (rip la vie d’Adèle), de nombreux films sont rejetées par la communauté lesbienne elle-même. Or, Portrait est devenu LA référence au sein de la culture lesbienne. Ce film a fait le tour de la terre, et est devenu un emblème porté par les mouvements lesbiens féministes queer, même aux USA. Céline Sciamma a donc réussi à faire un film lesbien avec des personnes concernées et une équipe en très grande majorité féminine. C’est un projet qui est tenu de bout en bout, et est d’autant plus magistral à l’écran ! Retrouvez le dans notre liste des films lesbiens à voir absolument !

Alice Coffin

Journaliste, militante féministe et lesbienne, Alice Coffin est devenue en quelques semaines une icône suite à la sortie de son livre “Le génie lesbien”. De nombreux médias sont restés bloqués sur la page 39 de son livre où elle écrit “Il ne suffit pas de nous entraider, il faut, à notre tour, les éliminer. Les éliminer de nos esprits, de nos images, de nos représentations. Je ne lis plus les livres des hommes, je ne regarde plus leurs films, je n’écoute plus leurs musiques”. Des journalistes l’ont accusé de souhaiter la mort des hommes alors qu’elle explique qu’elle favorise les récits écrits par des femmes pour nourrir son imaginaire d’autres récits et ne pas se contenter de regards masculins sur la société (en 2016, 64% des écrivain·es étaient des hommes selon actualitte.com). A travers Le génie lesbien, Alice Coffin explique que les femmes et notamment les femmes issues de minorités telles que les femmes lesbiennes, sont empêchées d’avoir accès à certains sujets d’informations à traiter dans le monde journalistique. Elle nous apprend que dans ce monde là, être une femme lesbienne et vouloir parler de sujets engagés (la communauté LGBT+, les violences faites aux femmes par ex), “ce n’est pas du journalisme, mais du militantisme” aux yeux de la direction. Et que certains sujets sont confiés plutôt à des hommes non concernés qui auraient un “meilleur recul” pour traiter le sujet, qui seraient “plus objectifs”. Même s’ils ne sont pas concernés. Même si la PMA ils s’en fichent, la direction du journal vont lui confier ce sujet, plutôt qu’à une journaliste lesbienne qui elle, connaît très bien ce domaine. Nous vous conseillons de lire son livre Le génie lesbien, c’est passionnant !

Karine Jean-Pierre

Karine est une femme, noire, lesbienne, mère, américaine, fille d’immigré·es et immigrée elle-même, qui aime se définir comme étant “tout ce que Donald Trump déteste”. C’est une des conseillères de Joe Biden, et la directrice de campagne de Kamala Harris. Elle est en charge de la communication avec les populations marginalisées par la majorité blanche hétéro, qui attendaient beaucoup de réponses lors de cette dernière élection. C’est la première femme noire lesbienne à occuper ce type de poste à forte importance lors d’élections aux USA. Son parcours est plus qu’inspirant, c’est une femme qui se bat tous les jours pour les droits des populations mises de côté, et notamment pour l’accès à la santé pour tous. Elle est aussi porte parole de “Move On” qui est une organisation qui essaye de faire basculer les démocrates plus à gauche. Karine Jean-Pierre est une politicienne engagée à suivre sur les prochaines années !

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