Les droits des personnes trans bafoués dans les prisons au Royaume-Uni

Des personnes trans incarcérées au UK sont logées dans des prisons qui ne sont pas en accord avec leur genre

Savais-tu que la plupart des détenu·e·s trans au Royaume-Uni sont enfermé·e·s dans des prisons ne reflétant pas leur identité de genre ? C’est vrai ! Les prisonnier·e·s trans sont souvent logé·e·s dans des prisons qui ne correspondent pas à leur identité de genre, ce qui est problématique.

Et tiens-toi bien, l’affaire Isla Bryson a mis en lumière ce sujet brûlant. Isla, une femme trans, a été condamnée pour avoir violé deux femmes avant sa transition, et était détenue à la prison pour femmes de Cornton Vale. Mais deux jours après sa condamnation, elle a été transférée dans une prison pour hommes.

Le premier ministre Nicola Sturgeon a pris la parole sur ce sujet : 

“Je ne peux pas comprendre comment un violeur peut être à la prison pour femmes, étant donné la compréhensible inquiétude du public et des parlementaires.” 

Il a par la suite ajouté : 

“J’espère que ça apporte une assurance aux victimes et à tout le monde dans ce cas particulier.”

La vision Écossaise sur la question de détenu·e·s transgenres

Le Scottish Trans Project a révélé qu’Isla Bryson a été placé dans une cellule isolée à la prison de Cornton Vale en attendant la décision de justice. C’est ainsi que fonctionne la politique de l’administration pénitentiaire écossaise lors de ce genre de situation. L’évaluation a finalement conclu qu’Isla Bryson ne devrait pas être logée dans le quartier des femmes, ce que Scottish Trans considère comme prévisible étant donné sa condamnation pour viol.

Scottish Trans souligne que l’hébergement des détenu·e·s transgenres doit être déterminé au cas par cas, en fonction d’une évaluation individuelle. L’organisation a donné un exemple très parlant, une femme trans en transition depuis 20 ans, qui a été condamnée pour une infraction non-violente telle que la fraude financière, ne représente pas un risque pour les autres femmes détenues, mais peut elle-même être en grand danger si elle est logée dans le quartier des hommes.

L’évaluation individuelle ne dépend pas de la possession ou non d’un certificat de reconnaissance de genre (CRG) par le ou la détenu·e. Cela signifie que la politique de l’administration pénitentiaire écossaise ne sera pas affectée par le projet de loi écossais sur la réforme de la reconnaissance du genre (un projet de loi qui vise à faciliter l’obtention d’un certificat de reconnaissance de genre).

Le 26 janvier, le gouvernement britannique a mis en place de nouvelles réformes en matière de détention de détenu.e.s transgenres. Les femmes transgenres qui posséderaient “des organes génitaux masculins” ou “condamnées pour une infraction sexuelle” ne seront plus placées dans les prisons pour femmes en Angleterre et au Pays de Galles. Les ministres pourront toutefois considérer des exemptions “au cas par cas”.

Et combien d’individus transgenres, masculins et féminins, se trouvent actuellement en prison en Ecosse ?

En septembre 2022, on comptait au moins 11 femmes trans et 4 hommes trans qui étaient derrière les barreaux en Écosse. Ce qui représente environ 0,2% des gens incarcérés là-bas. Et tu sais quoi ? Sur les 11 femmes trans en prison en Écosse, 6 sont dans des prisons pour hommes.

Et en Angleterre et au Pays de Galles, on a au moins 230 personnes trans en prison, sur une population carcérale totale de 78,058 personnes. Parmis eux : 

• 168 se considèrent comme des femmes trans, 
• 42 comme des hommes trans, 
• 13 comme non-binaires 
• Et 7 ne se sont pas identifié·e·s ou n’ont pas répondu.

Pourtant, le rapport de novembre 2022 du ministère de la Justice indique que la plupart des prisonnier·e·s trans étaient détenu·e·s dans des prisons pour hommes. Problématique quand on sait que la plupart des détenu·e·s sont des femmes trans… 

Vers un respect des identités de genre dans les prisons ?

L’incarcération de personnes trans au Royaume-Uni pose un défi important pour le système carcéral. Les chiffres disponibles montrent qu’un nombre limité de personnes trans sont logées dans des prisons en adéquation avec leur genre. Cette situation constitue une violation fondamentale des droits humains et contribue à la vulnérabilité accrue des personnes trans en prison. Les politiques doivent être mises en place pour garantir que les personnes trans sont logées dans des environnements sûrs et respectueux de leur genre. Les membres de la communauté LGBT+ doivent également continuer à faire entendre leur voix et à lutter pour les droits des personnes trans incarcérées. Il est temps de garantir que toutes les personnes soient traitées équitablement, peu importe leur genre.